C'est l'un des meilleurs exemples de collaboration par satellite. Les satellites orbitent en formation rapprochée, à seulement huit minutes d'intervalle, et créent ce que l'on appelle la «Constellation de l'après-midi» (ou «A-Train» pour faire court). En fait, ils sont si proches qu'ils peuvent être considérés comme un seul satellite, capable d'effectuer une vaste suite de mesures sur le contenu polluant des nuages. Ce travail apporte un éclairage nouveau sur le lien entre les nuages, la pollution et les précipitations, une étude qui ne pourrait jamais être réalisée avec un seul satellite…
La pollution dans les nuages est un problème critique pour la communauté internationale. Ces particules voyous peuvent modifier sérieusement le comportement naturel des nuages et des systèmes météorologiques entiers, mais jusqu'à présent, les scientifiques n'étaient pas certains de la différence de précipitations entre la couverture nuageuse polluée et non polluée. C'est principalement parce qu'aucun satellite environnemental n'a été en mesure de sonder profondément dans les nuages avec le nombre limité d'instruments qu'il peut transporter. Mais en utilisant la puissance collective de cinq satellites indépendants, les scientifiques commencent à révéler les secrets que les nuages pollués ont cachés.
Des chercheurs des Jet Propulsion Labs (JPL) de la NASA à Pasadena ont récemment découvert que les nuages parsemés de particules polluantes ne produisent pas autant de pluie que leurs homologues non pollués. Cette découverte n'a été possible qu'après analyse des données des mesures quasi simultanées effectuées par les cinq satellites A-Train. La constellation comprend Aqua, Aura, CloudSat et CALIPSO de la NASA et PARASOL de l'Agence spatiale française.
“En règle générale, il est très difficile de déterminer l’importance de l’effet de la pollution sur les nuages. Avec l'A-Train, nous pouvons voir les nuages tous les jours et nous obtenons la confirmation à l'échelle mondiale que nous avons un problème ici. " - Anne Douglass, scientifique de projet à Goddard pour le satellite Aura de la NASA.
L'A-Train révèle des résultats intéressants, quoique alarmants. En se concentrant sur le ciel au-dessus de l'Amérique du Sud pendant la saison sèche de juin à octobre, l'équipe du JPL a constaté que l'augmentation du niveau de brûlage agricole pendant cette période injectait plus d'aérosols dans les nuages. Cela a eu pour effet de réduire la taille des cristaux de glace dans les nuages, empêchant les cristaux de devenir suffisamment gros pour tomber sous forme de pluie. Cet effet direct de la combustion et de la formation de cristaux de glace n'a jamais été lié avant l'utilisation de l'A-Train. Cependant, pendant les saisons humides, la teneur en aérosols des nuages ne semble pas être un facteur critique sur la quantité de précipitations.
Comment distinguer les nuages pollués des nuages non pollués? Premièrement, le satellite Aura du A-Train mesure la concentration de monoxyde de carbone dans les nuages. Il s'agit d'un indicateur fort de la présence de fumée et d'autres aérosols provenant d'une centrale électrique ou d'activités agricoles. Lorsque les nuages pollués sont identifiés, le satellite Aqua du A-Train peut être mis en service. À l'aide de son instrument de spectroradiomètre imageur à résolution modérée, la taille des cristaux de glace dans les nuages pollués et non pollués peut être mesurée. Ensuite, le satellite de la mission de mesure des précipitations tropicales de la NASA peut mesurer la quantité de précipitations (pluie) des nuages pollués et non pollués.
Grâce à cette combinaison de satellites, les scientifiques sont capables de relier la pollution avec les nuages aux précipitations. Ce n'est qu'un exemple de la flexibilité derrière des collaborations telles que A-Train, de sorte que la science du cloud ne peut que se renforcer.
Source: Physorg.com